1936.
C'est l'année de ma naissance. Je n'en garde bien évidemment aucun souvenir mais on m'a raconté quelqus petites anecdotes sur mon enfance. J'aurais donc été un petit garçon bien entendu adorable quand il le veut bien, comme tous les enfants à vrai dire; mais aussi un peu hum... Hautain vis à vis de mes jeunes amis. Après, c'est ce que l'on m'a dit, j'aimais bien diriger le petit groupe, commander quoi. Mais c'est vrai, non? Qui n'aime pas avoir les rênes de l'attelage entre ses mains? J'étais apparemment un peu trop moqueur et méprisant parfois, j'aurais également une tendance à aimer dominer et à enfoncer les gens. J'ai souvent recouru un peu vite aux poings, préférant cogner l'autre que parlementer. Le mini balai volant est à moi un point c'est tout, si tu n'es pas d'accord, tant pis pour toi tu l'auras pas. Trop brutal et un peu grossier aussi... Je vous avoue bien que tous ces petits défauts me poursuivent encore aujourd'hui... Je suis issu d'une vieille famille sorcière de Sangs Purs, donc, qui dit pureté dit dédain envers les sorciers que mon père disait inférieurs. Si j'avais un comportement comme ça en étant encore jeune, c'était aussi parce qu'il y avait à la maison, cette mentalité là omniprésente. Et je l'enseigne désormais à mon fils Gilderoy. Preuve que tout le blabla familial est bien ancré là dedans. 
Ce dont je raffolais, ce n'était pas les chocogrenouilles mais les histoires. Oui, aussi simple que cela. Les écouter me rendait béat. Je réclamais la suite que j'obtenais le lendemain. Quand j'ai appris à décrypter ces lettres, ces mots, ces phrases, je prenais toujours un petit livre avec moi lors des soirées chez les « amis de Papa ». Plus tard, j'emprunterai l'Histoire de Poudlard et un tas d'autres bouquins. 

C'est sans grande surprise que le hibou finalement assez attendu a fait son entrée par la fenêtre du salon. Enfin, non, il s'est pris la vitre impeccablement nettoyée et transparente dans la tête, on lui a décroché son courier de la patte puis il s'est envolé. Un peu fatigué le petit pigeon de Poudlard... Enfin, j'ouvrais fébrilement ma lettre soigneusement cachetée du joli sceau du collège. Tout y était, je bénéficiais depuis ma naissance de cette inscription. Le soir même, j'étais allongé sur le ventre sur pon lit en admirant une fois encore l'emblème de l'école de sorcellerie. Il y avait un blaireau pour représenter Poufsouffle, on m'a dit que les travailleurs et les loyaux vont là bas généralement. Non, je n'irai certainement jamais dans cette maison, la deuxième condition n'étant pas remplie. Le deuxième animal que j'ai vu, si mes souvenirs sont bons, était le lion de Gryffondor; les courageux y sont répartis. Moi, je me suis regardé dans le miroir près de la fenêtre. J'ai vu un garçon d'onze ans, blond aux yeux bleus, qui n'avait pas l'étoffe d'un héros. Je ne me suis jamais trouvé brave, je suis du genre à filer par la porte de derrière, changer de manteau quand les temps changent. J'ai fait une croix sur cette maison aussi, ce n'est pas pour moi. Ensuite venait l'aigle de bronze, Serdaigle m'a t - on dit, regroupe les gens qui aiment travailler et veulent tout savoir. J'ai rapidement pensé au type de ma classe, celui avec les lunettes toutes rondes qui bave un peu devant la prof et qui sautille en levant le doigt. Lui, il irait parfaitement avec le grand aigle. Moi, hum... Aucune idée. J'étais travailleur oui. Le dernier blason était le long serpent des verts et argents, les Serpentards. J'ai entendu plusieurs rumeurs sur cette maison là, les gens louches y vont, d'autres personnes m'ont expliqué que seuls les vrais sorciers dont le sang est bien pur se rassemblent là bas. Ma mère a étudié chez Rowena Serdaigle, mon père parmi les bancs de Salazar Serpentard. Les enfants suivent souvent les parents, sauf que moi, ils ont été dans deux maisons différentes. Finalement, quand j'ai posé le vieux chapeau rapiécé et... Pensant, sur ma tête, il m'a parlé de sa voix étrange en chuchotant ;
« J'ai réparti ta mère chez les érudits qui veulent tout connaître et voici son fils... Ton père a rejoint Serpentard si vite que je n'ai pas eu le temps de parler comme je le fais avec toi. Je sens une forte envie de pouvoir, de savoir aussi. Tu voudrais enrichir tes connaissances.. Beaucoup d'ambition dans la vie et de fierté... Oui, Sang Pur bien sûr, éduqué comme, je le vois bien... Ton caractère profond fait que... Bon, je pense que la maison choisie t'ira comme un gant. Serdaigle aurait pu t'accueillir mais tes paires se trouvent à... SERPENTARD! »

Voilà comment j'ai atteri ici, me voici maintenant assis sur mon lit aux couleurs vertes et argents. Ceux qui partagent le dortoir avec moi sont, comme l'avait prédit le choixpeau magique, mes semblables. Tous venant d'une famille de sorciers exclusivement, avec le même mépris des Nés Moldus. C'est avec eux, ma deuxième famille, que j'ai bien développé l'insulte Sang de Bourbe. En me conduisant comme un bon Serpentard, je restais parfois l'un des seuls à tenir un livre entre les mains tard le soir. Il y a toujours quelque chose qui m'a fasciné et ce, encore maintenant. J'en ai fait mon métier. Juger. Avoir cette hauteur et prendre de haut quelqu'un pour le sanctionner. J'ai toujours adoré avoir les décisions et les choix entre les mains. Les BUSE se sont bien passées, les résultats ont été tout sauf décevants. Je brillais en Sortilèges et Histoire de la Magie. Comme son nom l'indique, il s'agit là d'une grande histoire dont il faut retenir dates, lieux, évènements et bouleversements. C'est facile, il faut le prendre comme un jeu. Et un jeu, en général, c'est facile. Échec en Divination et Soins aux Créatures Magiques. Mais qui peut s'intéresser au fond de tasse de thé et aux espèces d'animaux qui produisent des sons et font des choses aussi bizarres que repoussantes? Les ASPIC se sont déroulés sans trop de difficultés, les notes n'ayant pas grandement baissées depuis. Le parchemin de Poudlard montrait aussi un grand O bien rond à côté d'Histoire de la Magie, un Autre Optimal pour les Sortilèges le reste étant dans les zones E et A. J'avais immédiatemment cessé les Soins aux Créatures Magiques et la Divination dès la sixième année. J'éais content de ça, parce qu'avec tout ceci en poche, je pourrais tenter une carrière ministérielle dans le droit.

J'ai dans la vingtaine et je parlerais ministère mais aussi femme. Ou plutôt mariage. Je devais donc prendre pour épouse uen certaine Katerine au Sang tout aussi pur que le mien, liant nos deux familles sorcières ensembles par notre union... Arrangée. Tout aurait pu m'aller mais il avait fallu que ma promise fleurte avec un de ces sales... Moldus quelques mois avant que nous concrétisions tout ceci. Il lui a... Non, « offert une fille » n'est pas le terme exact. Elle m'en a parlé, il est mort alors que l'enfant avait quoi... Même pas 35 heures d'existence, quelque chose comme ça. J'aurais dit « C'est triste pour vous. » si l'homme ne faisait pas partie de ces ignobles Moldus et si je ne devais pas ensuite supporter, faire vivre sous mon toit, l'enfant en question. Si cet individu n'avait pas croisé la route de Katerina aussi. Cette dernière m'avait aussi demandé un matin de faire passer le statut de sang de son enfant à pur au sein du ministère. Mentir à mes collègues sur elle. Et dire à tour le monde qu'il s'agit là de ma... fille. Elle serait fichée en tant que Anastasia Lockhart au sang pur. Arf! Je lui offrai bien malgré moi cela mais j'ai toujours su qu'elle n'est qu'une Sang Mêlée, pas même mon enfant biologique. C'est un secret que je trouve révoltant à garder. Je n'ai rien à voir avec ce sang souillé. Katerina me reprochait de favoriser mon véritable rejeton Gilderoy et d'être sec et brutal avec Anastasia. Je lui rétorquai à voix basse avec un ton furieux qu'elle n'était que sa fille à elle, un enfant engendré avec un sale Moldu décédé, une gamine dont je n'avais rien à faire de sa vie. Et là, elle se taisait, je crois qu'elle allait pleurer sur le balcon. Combien de fois ai - je montré un brin de satisfaction concernant Anastasia durant toute sa vie? Peu de fois. Allez... Une dizaine  grand maximum et j'ai toujours trouvé cela amplement suffisant. Lorsqu'elle s'est révélée être « comme moi », sorcière, en brisant toutes les fenêtres de ma maison sur un coup de colère entre autre. Je n'ai jamais hésité à lui asséner une claque ou lui ordonner de rejoindre sa chambre pour la journée et de n'en sortir que le matin. J'avais déjà ordonné aux Elfes de Maison de ne pas lui obéir comme à moi. Je donnais tout à Gilderoy mais lui n'était pas brillant à l'école du moins pas suffisamment, je ne pouvais donc pas vanter mon fils pour réprimander Anastasia à qui je marmonnai un petit « Bravo » en serrant les dents. 

Quand elle a 'nous' a envoyé son hibou, elle écrivait avoir bien voyagé dans le Poudlard Express, être répartie à Serdaigle et s'y plaire. Sa mère lui a répondu par un long pavé pour la féliciter. Elle m'a ensuite un peu forcé à signer son roman de bravos et de « Je t'aime ma chérie. » .Je me suis contenté de ; « Et ton père. ». Lorsque Gilderoy fit son entrée à Poudlard, il a envoyé un hibou à l'air surexcité avec comme mot : « On m'a mis à Serdaigle, comme elle. J'ai mangé des chocogrenouilles dans le train. Je les ai vomis. A bientôt papa et maman. » Les années sont passées à une vitesse fulgurante. Gilderoy est en cinquième année, celle des BUSES, et Anastasia en sixième année. J'ai atteint la quarantaine et suis un des juges au sein du Magenmagot, au Ministère de la Magie... Et ce boulot me plaît bien.