Une rencontre. Un regard. Un sourire. Une paire de diamants contre deux émeraudes. Ils étaient jeunes. Ils étaient insouciants, frais, curieux, libres, beaux, intelligents. Elle, issue d'une longue lignée de sang-pur respectée. Serdaigle aussi brillante que rayonnante. Une certaine passion pour la lecture, une détermination incomparable, une naïveté presque adorable. Une cascade de boucles brunes lui retombait dans le bas du dos, ses yeux verts virant parfois sur un vert d'eau aux rayons du soleil brillaient de curiosité à longueur de journée. Toutes les filles jalousaient sa beauté sans pareille, ses traits fins et ses mouvements gracieux. Elle ne se maquillait que rarement, portait son uniforme, respectait les règles et savait se faire discrète. Elle n'avait pas énormément d'amis mais était heureuse. Elle faisait la fierté de ses parents, et c'était tout ce qui pouvait lui arriver de meilleur. Elle ne souhaitait pas se faire désirer, se faire remarquer, avoir tous les garçons à ses pieds bien que la plupart des jeunes hommes de son année l'avaient déjà repérée. Parmi eux, il y avait lui. Grand. Blonds comme les blés. Corps finement musclé. Etudiant brillant. Physique avantageux. Héro de l'équipe des verts. Il avait tout pour lui, et il le savait. Populaire, respecté dans l'école, adoré des professeurs, les filles pouffaient en le voyant traverser un couloir. Il a fallu les mettre ensemble pour un devoir d'astronomie pour qu'ils s'éprennent l'un de l'autre passionnément. Le soir, ils se rendaient dans la tour d'Astronomie, prétendant une longue observation des étoiles, et passaient les plus beaux moments de leur année ensemble. Les autres élèves ont fini par remarquer ce petit rituel, et ce n'est que quelques semaines plus tard qu'ils se sont déclarés officiellement en couple. Depuis, ils ne se sont plus jamais quittés. Quelques années plus, elle tenait un jeune bambin des ses bras. Il la regardait amoureusement. Julius, leur fils, le fruit de leur amour.

« Maman, je ne sais pas par où commencer. Tu es partie trop tôt, bien trop tôt, j'ai encore besoin de toi.. J'ai besoin de ma maman. Comment vais-je faire à présent, sans toi pour me soutenir, pour m'aider, pour me consoler, pour me motiver, pour me faire devenir un homme, un vrai? Maintenant que tu n'es plus là, je me sens perdu. Coupable aussi. J'aurais du te protéger, j'aurais du être plus rapide. Je suis désolé Maman, j'ai échoué. Je regrette de ne pas avoir vécu plus de bons moments avec toi. Je regrette d'avoir pu être désagréable avec toi. Je regrette de ne pas t'avoir serré plus dans mes bras, de ne pas t'avoir dit plus souvent que je t'aime.. J'ai fait tellement d'erreurs. Mais je te le jure, Maman, je te vengerais. Je retrouverais ton meurtrier et je le tuerais de mes propres mains. Tu seras vengée. Repose en paix Maman. Je t'aime, et je t'aimerais toujours. » Julius replia soigneusement son papier légèrement froissé où son discours était écrit à l'encre noir. Il baissa la tête, évitant de poser son regard sur le cercueil de sa mère. Une larme roula sur sa joue et tomba sur la feuille. Il releva les yeux et renifla, croisa le regard gris de son père et aperçut cette petite perle salée couler sur sa joue.

Julius avait, dans son ensemble, eut une enfance plutôt heureuse. Paisible. Il avait des parents aimants qui le gâtaient beaucoup et qui visaient toujours le meilleur pour leur fils. Il ne leur serrait jamais assez reconnaissant. Comme tous les petits garçons, il allait à l'école. C'était d'ailleurs la seule "activité" moldue qu'il faisait. Le reste était purement magique, ses parents étant tous deux issus de longues lignées de sang-purs. Dès l'âge de cinq ans, on père commençait à lui enseigner le vol. C'était sur un balais qu'il se sentait le mieux. Taper dans un ballon? Il n'en voyait pas l'utilité. Ses pouvoirs se sont d'ailleurs manifestés assez tôt, et c'est dès qu'il a appris à monter sur un balais que le reste s'est déclenché. Ses parents, bien qu'issus de familles de sang-purs, ne l’incitaient pas particulièrement à se diriger vers la pratique de la magie noire ou à se comporter mal envers les moldus et sang-mêlés. Ils vivaient leur petit bout de chemin et ne demandaient rien à personne.

Puis, vint l'entrée à Poudlard. Le moment que Julius attendait depuis longtemps. Ses cinq premières années furent tout simplement.. magiques, c'est le cas de le dire. Il était plutôt bon élève, dû à son travail acharné et à sa motivation incomparable. Ses professeurs étaient satisfaits de lui, et il faisait la fierté de ses parents qui l'aimaient, que demander de plus? Mais la plus grosse révélation du jeune garçon a surement été le Quidditch. Dès sa première année, il a su qu'il était fait pour ça. Ayant déjà un peu d'avance par rapport aux autres élèves de sa classe en matière de vol, il prenait un malin plaisir à crâner un peu devant les camarades. Son père, pour le récompenser de ses notes brillantes, lui a même offert le dernier Nimbus sorti. Ses parents étaient assez riches, tous deux hauts placés au Ministère. C'est donc tout naturellement que Julius se présenta aux sélections pour entrer dans l'équipe de sa maison dès sa deuxième année. Et c'est le succès total! Il est accepté en tant que poursuiveur! C'est la fête chez lui, ses parents ne pouvaient pas rêver mieux : il était le fils parfait. Quelle chance ils avaient ! Mais.. Trop de chance tue la chance.

C'est en cinquième année que tout a basculé. Le drame. Les premiers Mangemorts commençaient tout juste à se manifester, en silence, en cachette. Tapis dans l'ombre, ils recrutaient un maximum de personne pour agrandir leurs rangs et tous les sang-purs étaient les bienvenus. Ils émettaient de longues promesses. Ils leur disaient une meilleure sécurité, une certitude d'un bon avenir parmi eux. Il suffisait de les rejoindre et de servir leur maitre. La tentation était trop forte. Et le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder. Les parents Goyle ont fini par craquer. Ils ont rejoint les Mangemorts, plus par crainte et par peur que par pur envie. En réalité, l'idée d'éliminer tous les sang-mêlés, nés-moldu et moldus de cette planète ne les tentait pas réellement. Mais ils ne disaient rien et se contentaient d’exécuter les ordres. Pour le bien de leur famille. Pour l'avenir de leur fils. Car au fond, tout était relié à Julius. Ils voulaient s'assurer qu'ils obtiendraient le meilleur pour leur unique enfant. Julius n'était pas au courant de tout cela. Dans une parfaite ignorance de ce que ses parents complotaient. Mais ils ont été punis. Mrs Goyle était en mission pour le compte des Mangemorts. Elle n'est jamais revenue. Morte. On a retrouvé son corps inanimé dans une forêt dense. L'Ordre du Phénix. Ils avaient été informé de la mission. Ils les avaient trouvé et avaient été sans pitié. Tuée, ils l'avaient tuée.

Depuis ce jour, Mr Goyle voue une haine féroce aux membres de l'Ordre. Il est désormais entièrement Mangemort à tant plein et un des plus fidèles serviteurs de Voldemort. Quand on plante son regard dans ses yeux, on peut percevoir cette lueur de tristesse, de détresse dans son regard. Il a perdu la femme de sa vie, et jamais il ne pourrait s'en remettre. Il a informé son fils de tout. Des Mangemorts, de la mort de sa mère. Tout, il lui a tout avoué. A partir de ce moment, Julius n'a plus jamais été le même. Il est désormais ce garçon froid, hautain et moqueur. Ses proches n'ont pas compris ce changement soudain, mais il s'en fiche. La haine et la soif de vengeance l'habitent désormais chaque jour, chaque heure, chaque seconde. Il en veut à son père, aussi. De ne jamais lui avoir rien dit. Peut-être qu'il aurait pu protéger sa mère s'il avait été au courant. Il est en froid avec lui depuis sa cinquième année donc, et ces pseudo-fiançailles avec Zoella n'a pas arrangé les choses. Ses notes ont chuté, et sa principale occupation est désormais le Quidditch et les filles, aussi. Adepte de magie noire désormais, il n'a pas encore rejoint la cause des Mangemorts. Mais il sait que son heure viendra, un jour.