Tous les élèves ont été plus ou moins touchés par cette guerre. Il y a, malheureusement, les élèves qui ont perdu des proches, d'autres qui ont failli ne pas retourner à Poudlard cette année ; cette fille qui a un regard maintenant si vide, si triste ; ce jeune-homme là-bas, qui a déjà l'avant-bras gauche tatoué de la Marque ; mais surtout, il y a les Nés-Moldus. Cette année, dans le château, ils sont les plus menacés. Les murs de l'école ont déjà plusieurs fois été tâchés de sang et d'inscriptions racistes et agressives. « Moldus et sangs impurs, prenez-garde », « Le sang souillé qui coule dans vos veines est l'encre de nos inscriptions », « Vous ne méritez pas de vivre », ou même, la dernière fois, devant l'entrée de la salle commune des Poufsouffles : « Les Marques des Ténèbres flottent déjà sur vos maisons ». Des enquêtes sont menées par les professeurs et Dumbledore a déjà fait plusieurs discours qui se veulent rassurants, mais personne ne semble à l'abri d'une menace imminente à l'enceinte même de Poudlard.

Des montées de racisme et de révolte soufflent sur le château, à l'image de la guerre qui fait rage dehors. Mais les élèves ne sont-ils pas trop jeunes pour vivre cela ?

L'école de sorcellerie de Grande-Bretagne ne semble pas très joyeuse ; heureusement, l'humeur joyeuse de quatre garçons, qu'on surnomme les maraudeurs et qui sont en 6e année à Poudlard, est toujours au rendez-vous. Entre les fêtes secrètes organisées à l'insu des professeurs, les farces dont sont victimes tous les élèves, les nombreux passages secrets à découvrir, les cours catastrophiques qui terminent en explosions de chaudrons, les bonbons, bombabouses et Bièrraubeurres qui circulent dans l'enceinte de l'école, les amitiés et les amours qui se font et se défont... Et les examens de fin d'année à ne pas oublier, les élèves se rappellent aussi qu'ils sont jeunes et qu'il faut en profiter !

Certains ont décidé de rejoindre les rangs du mage noir dont on n'ose plus prononcer le nom. On les enrôle très tôt, il suffit de peu : une loyauté aveugle, des menaces, un intérêt plus ou moins important pour la Magie Noire... Chacun a ses raisons, qu'elles soient bonnes ou pas, ici, on ne pose pas trop de questions. On tatoue la Mort, d'un symbole devenu si célèbre, on les tatoue comme des animaux -ou comme des criminels, selon les points de vue- et les Sortilèges Impardonnables deviennent moins impardonnables.

L'Ordre du Phénix, c'est une organisation qui ressemble à une légende, à un faux espoir, un truc qu'on raconte aux gens pour les rassurer. Mais finalement, qui croit encore que le Monde Magique va bien ? Et s'il y a besoin de ce genre d'armée, cela signifie qu'il y a vraiment une guerre... Quelques symboles, de grands sorciers comme Dumbledore, parviennent à conserver un semblant d'optimisme : Voldemort a du travail s'il veut tous les éliminer.

La plupart des sorciers ont décidé d'attendre. Tout simplement. Comme la majorité des gens le font quand ils vivent une guerre. Ils attendent la fin, patiemment, ils attendent le destin, Merlin, le sort, la fatalité : on ne sait plus trop comment l'appeler, ils attendent que les choses s'arrangent ou empirent et vivent comme ils peuvent. Ils ont des idées, bien sûr, mais mieux vaut rester discret et survivre. Attendre. Mais un jour, cela ne suffira peut-être plus.

A Poudlard, ce ne sont que des adolescents. Leurs parents ou leurs amis leur racontent des choses, ils en font ce qu'ils peuvent. Ils sont obligés plus qu'ailleurs de se diriger dans un camp ou dans un autre, puisqu'ils sont en permanence exposés ; ils ne peuvent pas rester enfermés chez eux, ils sont continuellement avec les autres. À Poudlard, ils se préparent pour leur vie future et ils grandissent au milieu de cette guerre.

Dans ces heures sombres, faire un choix est impératif. Serez-vous capable de faire les bons ?